Alors que la santé mentale a été proclamée grande cause nationale en 2025, les résultats de l’enquête menée par le groupe de travail Inter-URPS “Souffrance des soignants” en Occitanie tirent une nouvelle fois la sonnette d’alarme : les professionnels de santé libéraux vont mal.
Initiée par les 10 URPS paramédicales de la région, cette enquête a été menée entre le 19 mars et le 15 avril 2024, réunissant les témoignages de plus de 2 200 soignants. Son objectif ? Prendre la mesure du mal-être croissant de ceux qui prennent soin des autres, mais qui, trop souvent, s’oublient eux-mêmes.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
- 73,4 % des répondants déclarent ne pas prendre suffisamment soin d’eux.
- 40 % estiment ne pas avoir le droit d’exprimer leur souffrance dans notre culture soignante actuelle.
- 61 % ont déjà envisagé de changer de métier.
- Et 15 % ont eu des idées suicidaires.
Ces données révèlent une réalité profondément ancrée : la culture du sacrifice, dans laquelle le soignant se doit d’être infaillible, continue de dominer. L’idée que seule la santé du patient compte est encore largement répandue, au détriment du bien-être physique et psychologique des professionnels eux-mêmes.
L’enquête propose également une lecture par profession, permettant d’identifier les spécificités et les points de vigilance propres à chaque corps de métier. Ce travail collectif est une première étape vers une meilleure compréhension de cette souffrance, mais aussi vers la formulation de recommandations concrètes, portées à la connaissance de l’ARS d’Occitanie.
Le groupe Inter-URPS appelle ainsi à une prise de conscience urgente : la santé des soignants est une condition indispensable à celle des patients. Elle mérite d’être au cœur des politiques publiques de santé, non pas demain, mais dès aujourd’hui.
Ce rapport n’a pas vocation à alarmer, mais à alerter. Il est un appel à construire, ensemble, une culture de la prévention et du soutien, dans un secteur où l’engagement humain est total, mais où les ressources personnelles s’amenuisent dangereusement.
Les URPS d’Occitanie se tiennent disponibles pour poursuivre ces échanges, partager les constats détaillés par profession, et surtout, travailler collectivement à des solutions durables.
L’enquête :